Je suis la nuit, le jour, l’éternité

J’étais là bien avant l’humanité Que la Terre elle-même ne soit née J’ai vu des mondes se créer Et d’autres se disloquer Dans un ballet d’une infinie beauté À en être émerveillé Bien des noms j’ai portés Selon l’époque, vos croyances, votre spiritualité Sous bien des formes vous m’avez représenté Bien souvent craint et détesté Pour l’obscurité en moi que vous voyez Quelques-uns m’ont vénéré Au travers des âges et des contrées Allant jusqu’à vouloir m’invoquer Des pactes avec moi signés Pour obtenir la richesse, les biens qu’ils voulaient posséder Par vengeance ou par cupidité N’est-ce pas étrange, vous me direz Et pourtant, vous m’accusez Quand le mal est fait Sur moi vos fautes vous rejetez À dire que je vous ai envoûtés Qu’en vous je me suis glissé Et cherchez à m’exorciser Pour me rejeter une fois le crime passé Et vous tourner vers mon autre reflet Celui que vous aimez tant prier Quand le jour vient à se lever Je suis le bien et le mal, en vérité Je suis la nuit, le jour, l’éternité J’étais là quand la première étoile est née Et je serai là quand la dernière aura brûlé Alors sur Terre je me suis incarné Pour voir, pour comprendre le mal dont vous m’affublez Et ce que j’ai vu dans votre humanité C’est l’amour autant que la cruauté Et que de moi, pour dire vrai Vous vous êtes passés Que ce soit pour le bon comme pour le mauvais.
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